Loi1881.fr

Article 472 du code de procédure pénale et diffamation

l'article 11 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 protège la liberté d'expression.

Arrêt de la cour de cassation du 3 janvier 2012 :
"Attendu qu'en condamnant Mme Y... à la somme de 2 000 euros, en application de l'article 472 du code de procédure pénale, après avoir relevé, par des motifs procédant de son pouvoir souverain d'appréciation, que la partie civile avait abusé du droit d'ester en justice et agi avec témérité, la cour d'appel a justifié sa décision ;"
C'était une action pour diffamation donc il est bien possible de déposer une plainte abusive pour diffamation.

Mais un autre arrêt de la cour de cassation du 15 mars 2016 :
"Vu l'article 472 du code de procédure pénale ;

Attendu qu'il résulte de ce texte qu'en cas de renvoi des fins de la poursuite, la personne relaxée ne peut demander la condamnation de la partie civile à des dommages-intérêts que lorsque cette dernière a elle-même mis en mouvement l'action publique par citation directe ;"

Dans cette affaire, c'est une plainte avec constitution de partie civile qui a mis en mouvement l'action publique et non une citation directe, donc pas de possibilité d'article 472.
En droit commun, suite à une plainte avec constitution de partie civile, le juge d'instruction peut terminer son instruction par un non lieu si la plainte est abusive, qu'il n'y a aucun délit. Dans ce cas, il ne renvoie personne devant un tribunal correctionnel et il ne peut pas y avoir condamnation sur la base de l'article 472.
Mais en droit de la presse, il en va tout autrement, un juge d'instruction ne peut pas examiner la nature, l'étendue et l'objet de la poursuite. Si quelqu'un porte plainte contre moi pour injure publique car j'ai écrit "il fait beau aujourd'hui", le juge d'instruction devra me mettre en examen et me renvoyer devant un tribunal correctionnel. Evidemment, je serais relaxé mais je serais irrecevable à demander des dommages et intérêts pour plainte abusive sur la base de l'article 472 du code de procédure pénale. En droit de la presse, porter plainte avec consitution de partie civile contre quelqu'un de parfaitement identifié revient quasiment à faire une citation directe. La position de la cour de cassation me parait donc problématique.

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